Mercredi 25 septembre, des tracts de l’extrême-droite ont été retrouvés aux abords d’au moins deux écoles du Mans. Ces tracts prétendent informer sur le programme EVRAS (projet de décret relatif à la vie relationnelle, affective et sexuelle) qui serait imposé par l’Education nationale et qui engendrerait selon ces militant·es d’extrême-droite des signalements d’enfants choqués et traumatisés.
SUD éducation 72 rappelle tout d’abord, sur la forme, que le programme EVRAS, quoi qu’on en pense, est un programme belge qui n’existe pas dans la loi française. Mais l’extrême-droite n’est plus à un mensonge près.
Par ailleurs, sur le fond SUD éducation 72 rappelle que cette propagande réactionnaire de l’extrême-droite va à l’encontre des besoins des enfants et de leurs familles.
C'est bien en abordant dès le plus jeune âge la question du consentement, du respect de l'intégrité physique, de la diversité des orientations amoureuses et des identités de genre que l'on œuvre à un véritable épanouissement personnel, débarrassé de rapports oppressifs et de normes étouffantes. C'est aussi pendant les séances d'éducation à la vie affective et sexuelle que l'école peut identifier et prévenir les violences sexistes et sexuelles qui menacent les élèves, notamment l'inceste. Derrière ces attaques en règle contre l'éducation à la vie affective et sexuelle, sous couvert d'intérêt de l'enfant, il y a le refus de lutter contre les stéréotypes sexistes et les oppressions qu'ils produisent, la volonté d'imposer la norme hétérosexuelle et cisgenre comme seul horizon "naturel".
Alors que la France connait un procès historique avec celui des violeurs de Mazan, alors que ce samedi 28 septembre est la journée internationale du droit à l’avortement, on constate que l’extrême-droite veut toujours plus imposer sa chappe de plomb sur l’éducation à la sexualité et à la vie affective. Pourtant, il est plus que jamais temps de libérer la parole et d’éduquer pour lutter contre les viols, l’inceste et toutes les autres violences sexuelles et sexistes. Il est plus que temps de garantir le droit à disposer de son corps pour tou·te·s.
SUD éducation 72 dénonce cette intrusion réactionnaire au sein de l'école, apporte son soutien aux équipes éducatives qui mettent en place ces séances avec le souci de les adapter au mieux à chaque public, et défend avec force la nécessité d'une éducation à la vie affective et sexuelle de l'école à l'université. SUD éducation 72 dénonce également l'entrisme de l'extrême droite au sein des instances scolaires.
SUD éducation 72 revendique :
• L’effectivité des séances d’éducation à la sexualité prévues dans les textes officiels et la prise en compte dans ces séances d’une perspective non hétérocentrée
et cisgenre, qui mette sur un pied d’égalité toutes les orientations sexuelles et toutes les identités de genre ;
• La réintégration du concept de genre dans les textes officiels et sa prise en compte dans des programmes élaborés par la communauté éducative ;
• La mise en place de dispositifs permettant aux élèves de réfléchir aux discriminations et de déconstruire les stéréotypes.
SUD éducation 72 appelle à se rassembler samedi 28 septembre, à 11h, place de la République, pour défendre le droit à l’avortement.