Attaque de l’extrême droite contre l’EVARS (Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle)

Mercredi 25 septembre, des tracts de l’extrême-droite ont été retrouvés aux abords d’au moins deux écoles du Mans. Ces tracts prétendent informer sur les programmes EVARS (Education à la Vie Affective, Relationnelle et Sexuelle) qui seraient imposés par l’Education nationale et qui engendrerait selon ces militant·es d’extrême-droite des signalements d’enfants choqués et traumatisés.

SUD Education 72 rappelle que l'obligation d'assurer 3 heures d'éducation date de 2001 et qu'en 2024, seuls 15% de ces heures sont véritablement effectuées.
Par ailleurs, cette propagande réactionnaire va à l’encontre des besoins des enfants et de leurs familles.

C'est bien en abordant dès le plus jeune âge la question du consentement, du respect de l'intégrité physique, de la diversité des orientations amoureuses et/ou sexuelles et des identités de genre qu'on œuvre à un véritable épanouissement personnel, débarrassé de rapports oppressifs et de normes étouffantes. C'est aussi pendant les séances d'éducation à la vie affective et sexuelle que l'école peut identifier et prévenir les violences sexistes et sexuelles qui menacent les élèves, notamment l'inceste. Derrière ces attaques en règle contre l'éducation à la vie affective et sexuelle, il y a le refus de lutter contre les stéréotypes sexistes et les oppressions qu'ils produisent, la volonté de maintenir la norme hétérosexuelle et cisgenre comme seul horizon "naturel" et la création d'une panique morale qui instrumentalise les enfants.

Alors que le procès des violeurs de Mazan met en évidence la culture du viol qui sévit en France, alors que ce samedi 28 septembre est la journée internationale du droit à l’avortement, il est plus que jamais temps de libérer la parole et d’éduquer pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes, l’inceste et les LGBTIphobies. Il est plus que temps de garantir le droit à disposer de son corps pour tou·te·s.

SUD éducation 72 dénonce cette intrusion réactionnaire au sein de l'école, apporte son soutien aux équipes éducatives qui mettent en place ces séances avec le souci de les adapter au mieux à chaque public, et défend avec force la nécessité d'une éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle de l'école à l'université. SUD éducation 72 dénonce également l'entrisme de l'extrême droite au sein des instances scolaires.

SUD éducation 72 revendique :
L’effectivité des séances d’éducation à la sexualité prévues dans les textes officiels et la prise en compte dans ces séances d’une perspective non hétérocentrée, qui mette sur un pied d’égalité toutes les orientations sexuelles et toutes les identités de genre ;

La réintégration du concept de genre dans les textes officiels et sa prise en compte dans des programmes élaborés par la communauté éducative ;

La mise en place de dispositifs permettant aux élèves de réfléchir aux discriminations et de déconstruire les stéréotypes.

SUD éducation 72 appelle à se rassembler samedi 28 septembre, à 11h, place de la République, pour défendre le droit à l’avortement.