Très souvent annoncé, le chantier sur la revalorisation est enfin lancé en janvier 2023 pour les enseignants, CPE et PsyEN qui verraient leur salaire augmenter en septembre. Peut-être. Sous Conditions.
Des réunions d’échanges techniques ont eu lieu depuis janvier dernier entre les syndicats et le Ministère qui exposait son projet :
- une revalorisation « Socle » : pour tous, 10 % supplémentaire (en moyenne) et 2000€ minimum pour les débuts de carrière. Cela n’a pas dû convaincre : les jeunes ne se sont pas précipités pour passer les concours.
- une revalorisation « Pacte » : pour les volontaires, des nouvelles missions pour améliorer le service rendu aux élèves (sic) comme les remplacements au pied levé, les suivis individuels, la coordination… en fonction des besoins de chaque établissement et l’enveloppe accordée. Travailler plus pour compenser le gel du point d'indice et l'inflation.
Les organisations de l’intersyndicale ont quitté la dernière réunion de travail, protestant contre la faiblesse des moyens, la charge accrue de travail, l’aggravation de la différence de traitement entre hommes et femmes.
Le sinistre devrait annoncer courant avril les conclusions de ces réunions.
Pour plus de détails : https://www.sudeducation.org/revalorisation-salariale-toutes-les-infos/
C'est finalement le président qui s'en est chargé. Le mépris est bien au rendez-vous.
Le "Socle" : une enveloppe insuffisante en plus d'une logique indemnitaire et inégalitaire
Il s'agit d'une augmentation (100€ environ par mois) des primes ISAE et ISOE et d'une facilitation de l'accès à la hors-classe et à la classe exceptionnelle.
- 1,9 milliards d'euros, c'est très peu si on le rapporte au nombre de personnels
- la réalité est que l'on est très loin des 10% promis par Macron
- la revalorisation ne suit même pas l'inflation, et est très loin de compenser la perte de rémunération depuis le gel du point d'indice en 2010.
- la revalorisation n'est composée que de primes et indemnités, qui ne compte pas dans les cotisations. Ce n'est donc pas du salaire.
- Les personnels autres qu'enseignant·es, psyEN, CPE et professeur·es documentalistes ne sont pas concernés.
- Il n'y a absolument rien sur les inégalités femmes-hommes.
Le "Pacte" : une surcharge de travail, un renforcement de la hiérarchie
Il s'agit de rémunération de missions supplémentaires. Chaque unité est rémunérée 1250€ (jusqu'à 3 unités possibles), réparties entre les personnels par les chefs en fonction de la dotation.
- La logique du gouvernement est de faire travailler davantage les enseignant·es, dégradant les conditions de travail.
- Comme les IMP, voire les HSE, le "Pacte" va renforcer les hiérarchies locales qui vont pouvoir distribuer les primes à celles et ceux qu'elles souhaiteront. En particulier, dans le premier degré, cela donne un pouvoir inacceptable aux directions.
- La distribution des IMP et des heures supplémentaires montre que les femmes prennent moins de missions supplémentaires que les hommes. La très grande majorité des temps partiels sont pris par des femmes.
- La logique du Pacte est également validiste, une part importante des temps partiels de droits étant pris par des personnels handicapés.
Pour finir, le syndicat majoritaire des chefs d'établissement a demandé une augmentation pour mettre en place ces nouvelles missions. Et l'ont obtenue !